Lundi 19 février, Ginette Kolinka, 94 ans, s’est déplacée de Paris pour venir nous témoigner en tant que rescapée du camp d’extermination d’Auschwitz. Tous les élèves de première du lycée ont profité de son témoignage émouvant et marquant.
Mme Kolinka nous a fait part de sa vie de famille paisible et sereine avant la guerre, entourée de ses 5 sœurs, de son frère et de ses parents.
Cependant l’ampleur du nazisme a contraint la famille juive à quitter Paris occupé sous de fausses identités afin de se réfugier à Avignon. La famille se reconstruit alors avant d’être dénoncée, arrêtée puis déportée. Ses sœurs et sa mère échappent à la tragédie et regagnent Paris.
Le trio est acheminé vers Drancy dans l’optique d’une déportation prochaine. Dès cet instant, les épreuves s’enchainent : le trajet Drancy/Auschwitz dans ces fameux wagons à bestiaux, les conditions déplorables, la cruelle sélection à l’arrivée, le tatouage sur le bras, la cruauté des Kapos, son transfert au camp de Ravensbruck, tant de violence impensable, invraissemblable !
Pourtant la preuve vivante se trouvait devant nous, imperturbable elle nous transmettait son message. Ginette Kolinka nous a raconté le tragique destin de son père et de son frère morts gazés puis brûlés dans les chambres du camp. Sa force, son courage et sa chance ont permis sa survie.
Se reconstruire après un tel traumatisme fut possible grâce au soutien inconditionné de ses sœurs et de sa mère.
Cet après-midi reste gravé dans nos mémoires, nous prenons conscience de l’importance de la transmission du savoir, pour ne pas oublier…
Nous lui devons un grand respect et de la reconnaissance.
Ginette Kolinka, dans un moment privilégié à l’issue de la conférence nous a confié cette mission de parler et de transmettre son histoire aux personnes qui nous entourent ainsi qu’aux futures générations. La mère du célèbre batteur du groupe Téléphone souhaite que la mémoire de ses proches et de toutes les victimes du nazisme ne soient pas oubliées. Madame Kolinka a été décorée de la légion d’honneur par son amie disparue, Simone Veil.
Nous la remercions encore une fois de s’être déplacée pour nous rencontrer, ce fut un grand honneur et une vraie chance d’écouter son témoignage devenu rare.
Agathe LECOULANT
